Une étape fade au pas de course

Étonnement, c’est accompagné du soleil que j’atterris en Écosse, pays réputé pour avoir un ciel offrant une pluie quasi quotidienne. Lorsque je sors de l’aéroport de Glasgow, à 13h, je ne sais pas encore quelle suite donner à ma journée. Je suis sur le point de modifier mon programme initial qui prévoyait de me rendre directement en bus à Drymen, départ de la seconde étape, pour ainsi éviter une première journée sans intérêt, selon les dires de beaucoup de marcheurs. Mais me voilà à étudier la possibilité de parcourir cette première étape, dès cet après-midi. Avant toute chose, je me dois de trouver un magasin où acheter la recharge de gaz pour le réchaud ainsi qu’un peu de ravitaillement dans une épicerie.

Déposé au centre-ville par le bus-navette de l’aéroport, je ne trouve pas de difficulté à trouver des magasins de sport sur l’avenue Buchanan, très animée. Étant rapidement équipé, je me décide à partir sur le champs en direction de la première étape. Depuis la gare Central Station de Glasgow il ne faut pas plus de 30 minutes au train de banlieue pour me déposer à Milngavie.

Malgré une courte nuit et un réveil à 4h ce matin, me voilà prêt à affronter la fameuse West Highlands Way. Il est 15h et les 16 kilomètres de cette première étape doivent être achevés sans trop tarder, le soleil se couchant de plus en plus tôt en ce mois d’octobre. Le chemin commence dans un espace vert de la ville, fréquenté par les locaux promenant leur chien. Je devine des encouragements dans les sourires croisés et les regards déposés sur mon paquetage, volumineux et lourd. Vivement que je dévore les sachets lyophilisés pour alléger mon sac…

Au bout de trente minutes de marche je commence à douter de la direction, qui me fait passer sur une route étroite, et empruntée par quelques voitures. Après renseignements auprès des locaux, il s’avère que je me suis éloigné de la WHW en passant à proximité d’une intersection sans voir que le chemin bifurquait, comme l’indiquait pourtant le discret balisage. Pourtant armé d’une carte, je suis parti sûr de moi, sans prendre garde aux croisements, avec pour priorité de ne pas trainer le pied, étant donné l’heure tardive de mon départ.

Mon retard accumulé de près de 45 minutes me force à presser le pas pour les nombreux kilomètres restants. J’accélére le rythme surtout lorsque j’observe qu’aucun endroit traversé jusqu’à présent ne pourrait convenir pour du camping sauvage. Le chemin coupe à travers des propriétés privées, traverse des routes, et longe des champs aux feuillages denses et hauts. Cette première étape se confirme être réellement sans intérêt. Équipé de ma carte et d’un livre-guide sur le trek, je compte à rebours les kilomètres restants jusqu’à mon point de chute du soir.

C’est finalement à 19h, à l’issue d’une marche très intense, que j’aperçois enfin la possibilité de poser ma tente dans un campement privé. Ce n’est en fait qu’un jardin mal entretenu devant une grande maison qui parait abandonnée. Pas très convivial, à la limite du glauque. Ce n’est qu’une heure plus tard que je fais connaissance avec la propriétaire, qui me réclame les 5 £ nécessaires pour l’occupation d’une parcelle de sa pelouse, avec un accès aux commodités.

Cette journée, commencée très tôt ce matin, trouve enfin son terme, après une première étape au pas de course et une très grosse déception quant à l’intérêt de ces premiers kilomètres. J’espère que les prochains jours apporteront plus de dépaysements dans les paysages.

Conseils aux voyageurs :

– Pour trouver les recharges de gaz (pour le réchaud) à Glasgow : magasin Tiso, 129 Buchanan Street.

– 2 trains par heure partent depuis la gare de Central Station pour la destination de Milngavie (prononcez Mullguy).

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