Fort William, une arrivée bienvenue

8h, derniers efforts pour l’ultime étape. 24 kilomètres sont à parcourir pour arriver au terme de la WHW, à Fort William. Il est temps que l’aventure se termine, mon corps réclame du repos. La motivation du dernier jour d’un trek n’est jamais la même que celle du premier jour. L’envie de dépaysement et d’aventure laisse place progressivement à l’envie de retrouver ses proches, son confort et une gastronomie plus aboutie que les sachets lyophilisés. Partir ainsi quelques jours permet de prendre conscience du luxe – relatif – dont nous disposons au retour et de trouver son bonheur dans des petites choses.

Le début de journée me plonge directement dans l’effort : une montée de plus d’un kilomètre met mes jambes à l’épreuve. La récompense est de mise, les kilomètres qui suivent offrent à mon goût un des tronçons les plus agréables. Les couleurs automnales des hautes collines des deux côtés du chemin jaillissent en fonction du mouvement des nuages, qui laissent pénétrer la lumière du soleil par intermittence. Je savoure ces derniers moments de marche parmi les montagnes des Highlands, ma carte m’indiquant un chemin à venir qui traversera un bois, beaucoup moins réjouissant au niveau du décor. Je regrette finalement que la WHW ne fasse passer les marcheurs à travers les Highlands que pendant 3-4 jours sur les 7 de trek.

Me voici dans le dernier tronçon, un bois que je ne rechigne finalement pas à traverser car il me protège de la petite pluie qui m’accompagne pour la première fois depuis le début. Fait exceptionnel, le climat typiquement écossais n’aura pas fait des siennes pendant mon aventure, pour mon plus gros soulagement. L’Écosse est pourtant réputée pour subir la pluie durant près de 300 jours par an !

C’est à l’issue de 6h30 de marche empressée, malgré courbatures, fatigue et tendinites, que je retrouve la civilisation avec la charmante petite ville de Fort William. Je rejoins directement mon hôtel réservé avant mon départ et son confort si réjouissant.

C’est évidemment une grande satisfaction qui m’anime, celle d’être arrivé au terme de la West Highlands Way, malgré des doutes, quant à la réussite de mon objectif, relatifs à mes tendinites qui m’auront mené la vie dure par moments, me faisant songer à abandonner à plusieurs reprises. Certes, je n’ai finalement marché que 115 kilomètres sur les 153 (le bus m’ayant aidé pour 38 kilomètres), mais l’essentiel est d’avoir été à l’écoute de mon corps, ce qui m’aura évité une blessure plus grave, et de m’être forgé une force morale m’ayant aidé à aller jusqu’au final de cette marche.

Partir pour une grande randonnée est une manière de se lancer un défi, physique et mental, et oblige à tout mettre en œuvre pour y parvenir. Peu importe le rythme de marche, chacun trouve sa satisfaction personnelle dans l’accomplissement de l’objectif. Une manière de repousser toujours plus loin ses limites, pour continuer à avancer et à tenter de nouvelles expériences, toujours plus enrichissantes.

0 Commentaires

  • Laurent
    Posted 13 septembre 2018

    Très bon trek, les photos sont à couper le souffle ! Quel appareil utilises-tu ?

    • Steph - Loindici
      Posted 14 septembre 2018

      Merci ! J’utilise un Canon 5D MIII. L’objectif utilisé lors de mon trek dans les WHW est un Canon 17-40mm, idéal pour les paysages puisqu’il s’agit d’un grand angle. Du bon matos… mais assez lourd !

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