J3 – Premiers enchantements

Cette difficile et mouvementée première nuit au Kruger nous condamne à un réveil délicat à 5h, où nous pouvons conclure à la venue des primates cette nuit en voyant les dégâts. Les poubelles de toutes les tentes, sans exception, sont à terre. Les babouins sont bien malins. Lors de notre prochaine nuit dans ce camp, nous verrons s’ils exécutent le même rituel tous les soirs.

6h, nous voilà sur la route pour notre premier jour complet de safari. L’équipement photo est prêt, les jumelles de sortie et la glacière remplie des denrées nécessaires. Le camp à rejoindre ce soir est celui de Letaba, plus au Nord, à environ 120 km. Nous sommes ravis, peu de touristes sur la route, les gens sortent de leur lit plus tard que nous.

Notre expédition commence par la redécouverte des traditionnels impalas, mais également des éléphants. Ensuite plus rien sur plusieurs kilomètres. Nous sommes alors tout deux en train de scruter l’horizon chacun de notre côté. Puis en regardant soudainement sur la route – c’est quand même plus pratique pour la conduite – une vision me fait arrêter net la voiture. Il a fallu une seconde à mon cerveau pour qu’il réalise que ce ne sont pas des impalas affalés sur la route à plusieurs dizaines de mètres devant mais bien un groupe d’une quinzaine de lions, dont la plupart sont des lionceaux. Magique ! C’est sans doute ce qui fait tout le charme des safaris, des rencontres imprévisibles bien que souhaitées, à des moments inopinés. Nous restons à une distance raisonnable et nous mitraillons comme on peut – photographiquement parlant bien sur.

Nous sommes donc à deux Big Five pour le moment. Les Big Five correspondent aux cinq animaux que tout le monde se met au défi de voir durant un safari. Historiquement, il s’agit en fait des cinq animaux les plus craints par les chasseurs d’autrefois. Il s’agit de l’éléphant, du buffle, du rhinocéros, du lion et du guépard. Comme tout bon touriste en safari, nous trouverons satisfaction à apercevoir les Cinq Grands, même si le léopard sera sans doute très difficile à voir.

Une fois remis de nos émotions, nous repartons sur la route en direction de Letaba. Nous préférons emprunter les routes de terre, moins fréquentées, ce qui ne signifie toutefois pas que les routes goudronnées ne réservent pas de surprises, comme le confirme notre rencontre avec les lions. Sur notre chemin, nous croisons zèbres, vautours, koudous, impalas, girafes, singes, gnous… Quelle merveille de rouler puis de tomber quasiment en tête à tête avec ces animaux, que l’on ne peut observer pour la plupart nulle part ailleurs qu’en Afrique.

Nous sommes actuellement en saison sèche, la plupart des cours d’eau sont à sec. Par moment, nous apercevons au loin de rares rivières ou points d’eau fréquentés par une faune nombreuse. Y cohabitent éléphant, buffles, crocodiles et hippopotames. La saison sèche est favorable à l’observation à cause du faible nombre de points d’eau disponibles.

De retour au camp, nous prenons possession de notre habitation pour la nuit. C’est une safari tente, comme la nuit dernière, où la chaleur de Letaba y pénètre et nous étouffe, avec plus de 35°.

Tous les camps du parc Kruger proposent différentes excursions : tour du matin à pied ou en voiture, tour en voiture pour le coucher du soleil et tour en voiture de nuit. Il est intéressant d’intégrer quelques uns de ces tours dans un safari car il permet l’observation des animaux à des horaires particuliers et il permet d’en apprendre davantage grâce aux informations des guides, toujours précieuses. Ce soir, ce sera le night drive, le tour de nuit en voiture.

Le rendez-vous est fixé à 19h30 devant l’entrée du parc, alors que la nuit est tombée depuis une heure et que l’accès à la réserve est fermé. Nous sommes une petite dizaine à monter à bord d’un mini-bus tout terrain façon Jeep, pour une découverte nocturne de deux heures. C’est à petite vitesse que nous nous éloignons du camp pour nous enfoncer dans l’obscurité de la savane.

Deux personnes postées de chaque côté du véhicule dirigent un spot vers la cambrousse. Nous parvenons à surprendre éléphants, hiboux, hippopotames, genettes et impalas grâce à la lumière des torches qui reflète dans leur yeux et qui nous permet de les localiser. La ballade est agréable quoiqu’un peu décevante, car aucun félin ne se laisse surprendre. Il aurait été intéressant d’apercevoir un léopard, plus facilement visible la nuit.

Cependant, sur notre retour, nous tombons sur une hyène, à quelques mètres, que le bruit de notre véhicule dérange dans son sommeil. S’agissant d’un animal vivant en groupe, nous sommes à l’affût des environs pour voir si ses congénères sont dans les parages. Et surprise ! Ce sont deux jeunes hyènes qui sont au bord de la route, pas du tout inquiètes par notre véhicule mais plutôt curieuses, l’une d’elles s’approche même à deux mètres à peine de notre Jeep.

Nous restons une bonne dizaine de minutes à contempler ces animaux que l’on croirait presque inoffensifs et que l’on aurait presque envie de caresser. Nous sommes rejoint par la mère des deux petits, qui s’approche du véhicule, sans craindre quoique ce soit. A voir ce charognard de plus près, nous le trouvons assez impressionnant, plus imposant que nous l’aurions imaginé.

Notre excursion de nuit aura été au final une réussite, la découverte de la savane comme il nous est impossible de le faire par nos propres moyens.


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