J9 – Pékin Express : de la Cité interdite à la Muraille

Après une petite réorganisation des derniers jours de notre voyage, nous pensons qu’il est préférable d’avancer notre visite à la Muraille, pour éviter l’afflux touristique du week-end. De Pékin, la section du mur la plus proche est Badaling, à 70km. Evidemment, c’est l’endroit le plus fréquenté, qui au final fait perdre tout son charme à une des sept nouvelles merveilles du monde. Les photos de ce tronçon vues pendant la préparation du voyage nous ont totalement dissuadés d’y aller, pourtant rapidement accessible depuis la capitale.

Après plusieurs recherches, nous optons pour une solution sportive, une randonnée entre deux endroits beaucoup moins touristiques, entre Jinshanling et Simatai. Le trajet, très vallonné voire difficile d’accès, avec des moments proches de l’escalade, fait 10km. Depuis environ deux ans une partie est fermée, ce qui réduit le trajet à 8km. Nous décidons d’entreprendre ce trek mais voulons profiter au mieux du lieu et ne pas faire le tour classique qui fait partir de Pékin à 6h du matin pour arriver sur le tronçon vers 9h et repartir en fin de journée.

Pour bénéficier des premières lueurs du soleil et éviter un flot de touristes nous décidons de passer la nuit dans les environs pour ainsi commencer la randonnée assez tôt. Il est donc convenu que nous devons partir cet après-midi. Nous laissons à notre auberge nos gros sacs pour ne prendre que l’essentiel et ainsi s’alléger pour notre journée qui va commencer par la visite de la cité interdite avant de partir pour Jinshanling, notre point de départ de notre visite de la Muraille de Chine.

Avant cela, nous allons dans une laverie où nous passons 20 minutes à nous faire comprendre, entre mimes, dessins et négociant les prix avec une calculatrice, le tout dans la bonne humeur. Voir un local nous parlant tranquillement chinois comme si nous comprenions nous fait toujours rire. Les Chinois ne parlant que rarement anglais, il ne nous est donc pas nécessaire de gâcher de la salive alors que des onomatopées, des gestes et des grimaces suffissent à communiquer. Notre petit guide dédié aux difficultés de communication avec des illustrations sur tous les éléments du quotidien s’avère très utile. Un téléphone portable peut aussi être nécessaire pour les chiffres, étant donné que les Chinois ne comptent pas de la même manière que nous avec les mains !

Nous attendions évidemment ces petites complications de communication mais tout se passe généralement très bien, les Chinois ne se départissent que rarement de leur sourire. Nous les avons trouvés sympas, certains venant même nous voir lorsque nous semblions perdus, et très impliqués quand nous leur demandons un renseignement, plusieurs d’entre eux ayant même le reflex de sortir leur téléphone pour appeler l’hôtel que nous cherchions.

Une fois l’opération laverie terminée – il fallait leur faire comprendre que nous comptions revenir demain – nous partons pour l’attraction phare de la ville, la Cité interdite.

Ancien palais impérial d’une superficie immense de 72 hectares, elle fut interdite à la population durant 5 siècles, d’où elle tira son nom. La légende dit qu’elle se composait de 9999 pièces (8704 d’après une étude menée en 1973).

Nous nous retrouvons dans un flot de touristes hallucinant. Des milliers de Chinois, la plupart en groupe organisé, déferlent dans ce lieu si important pour les locaux. Le Lonely Planet parle d’une journée pour visiter paisiblement l’endroit. La surpopulation, les bousculades et l’intérêt limité que nous lui trouvons nous fait raccourcir la visite à moins de deux heures, malgré le gigantisme de l’endroit. La beauté des temples – bien qu’identiques – ainsi que la notoriété du lieu méritent tout de même le détour.

L’unique sortie de la Cité interdite nous oblige à la remonter en la contournant sur plusieurs centaines de mètres. On prend ici l’ampleur de l’immensité du lieu.

Sur le trajet nous sommes abordés par deux sympathiques Chinoises avec qui débute une conversation en anglais pendant plusieurs minutes. Elles nous proposent de venir avec elles se rafraichir dans un salon de thé. Nous revient alors à l’idée une arnaque très répandue aux alentours de la Cité interdite, que nous avions lu sur notre guide et sur internet : des touristes se font abordés et se voient proposer de participer à une cérémonie de thé – rituel chinois ancestral – avant de devoir payer une note astronomique. Nous déclinons leur proposition malgré leur stratagème bien rôdé.

Devant la Cité interdite, nous voici sur la gigantesque place Tian’anmen. La plus grande place publique au monde (440 000m carrés) est le symbole de la Chine communiste de Mao et demeure un lieu très fréquenté, mais très surveillé.

13h, il est temps de rejoindre la gare routière où notre bus 980 nous permet d’avancer en direction du tronçon de la Muraille que nous avons choisi. Aucun bus direct n’existe pour Jinshanling. Il faut d’abord se rendre à Miyun où des taxis se chargent de la seconde partie du trajet.

Une fois à Miyun, le taxi se trouve facilement, ou plutôt le taxi nous trouve : une femme chauffeur nous a repérés et monte dans le bus pour nous proposer ses services. Après une nouvelle négociation que le mime Marceau aurait apprécié, nous voici à bord de son véhicule pour les 80km restants. Les paysages deviennent plus montagneux et la température plus fraiche.

A 16h30 elle nous dépose devant un semblant d’hôtel, à 800 mètres d’une des entrées vers la Muraille. L’hôtel est spartiate et glacial : la température fleurte avec les 0° en fin de journée. Nous partons à la découverte du chemin nous amenant à la Muraille et nous rendons compte que nous ne sommes pas exactement là où nous devrions. Nous sommes aux ¾ du tronçon que nous comptions faire. Après réflexion nous nous réjouissons de notre position car notre randonnée se fera donc dans l’autre sens, avec cette fois le soleil dans le dos – préférable pour le confort visuel et les photos – et que nous serons à priori les seuls au départ. Du coup, la marche sera un peu plus courte que prévu.

Nous prévoyons d’y être pour 6h30. Les portes ouvrent officiellement à 8h mais il est possible d’y aller plus tôt, sachant que nous devrons préalablement monter durant 45 minutes à travers la montagne pour attendre une des tours de la Muraille. La Muraille étant située en hauteur, dans les montagnes, on y accède soit par un téléphérique dans les endroits les plus touristiques, soit par une ascension pédestre.

Ce lever aux aurores et la fatigue que l’on porte quasiment en permanence du fait de nos grosses journées nous amène dans nos lits de bonne heure.

Conseils aux voyageurs

– Accès Muraille : Jinshanling comporte plusieurs accès à la Muraille. Jinshan est l’endroit principal, avec plusieurs hôtels pas très bon marché. De là, il est possible de monter jusqu’à la Muraille en choisissant un des 4 chemins. L’autre solution, dormir plus loin, ce que nous avons fait, à moins d’un kilomètre du “Visitor centre” de “The east Gate of the scenic spot”. Cet endroit se trouve plus à l’Est, en direction de Simatai, à 11 tours de garde de celle où il y a le téléphérique à Jinshen.


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