J3 – Nuit agitée dans le désert des Wahiba Sands

La lune quasi-pleine n’a cessé d’offrir une lumière d’appoint durant la nuit. Au petit matin, encore allongé dans la tente, j’ouvre le zip et se déroule devant nos pieds le magnifique panorama avec le soleil encore rosé. Un réveil en douceur, entre montagnes et mer.

Une heure de tout terrain nous sera nécessaire pour quitter le plateau de Salmah et reprendre le bitume avec comme objectif le Wadi Bani Khalid, en repassant par Sur. Il aurait été possible de traverser le plateau de Salmah mais l’orientation n’étant pas si simple sur le plateau, nous préférons faire un détour en passant par les routes bitumées.

Un wadi est une oasis, encaissée dans une vallée ou un canyon, dont les bassins naturels sont formés par les eaux venant des montagnes. Oman compte plusieurs dizaines de ces trésors naturels, qui constituent des lieux de détente propices à la baignade mais qui sont aussi nécessaires à l’irrigation des cultures alentours. Des systèmes d’irrigation, appelés faladj, vieux de plusieurs centaines d’années sont encore en place et permettent de répartir l’eau de manière ingénieuse et équitable aux habitants grâce à des rigoles.

Le Wadi Bani Khalid a une allure d’oasis paradisiaque, l’un des plus beaux wadis du pays. Devenu un lieu touristique dont profitent également les locaux, la fréquentation est toute relative, surtout en semaine. Plusieurs bassins, entourés de palmiers, permettent un rafraichissement bienvenu surtout lorsque le thermomètre dépasse les 30°, ce qui arrive très souvent à Oman.

A moins d’une heure du Wadi Bani Khalid se dresse un autre décor naturel typiquement omanais, le désert, celui des Wahiba Sands. Plus petit que l’autre désert du pays, celui de Rub al-Khali, il constitue une attraction phare pour les voyageurs, qui aiment généralement y passer une nuit. Il est possible de le traverser pour arriver jusqu’à la côte en deux heures, sur une route de sable plus ou moins linéaire.

Arrivés au village de Al Mintirib en fin d’après-midi, nous passons pas l’inévitable station essence afin de dégonfler les pneus, opération indispensable pour rouler dans le sable avec une meilleure adhérence. Comme nous nous y attendions, un rabatteur à l’affût ne perd pas de temps et vient nous interpeler. Après quelques amabilités pas tout à fait sincères, il nous propose ses services. Deux possibilités s’offrent aux touristes souhaitant dormir dans le désert : bivouaquer dans un camp, dont certains proposent des prestations haut de gamme (plus de 100 euros la nuit), ou dormir dans sa propre tente. Compte tenu de notre budget serré, nous préférons l’autonomie de notre tente. Nous sommes donc en mesure de partir tout seul dans le désert, mais prenant en considération les risques d’enlisement possibles ainsi que l’orientation pas évidente, notamment pour trouver la “bonne entrée” du désert, nous souhaitons faire appel aux services d’un guide local. Celui-ci essaye de nous vendre un maximum de prestations, notamment la traversée complète, après une nuit passée dans les dunes. Cette prestation nous intéresse car à l’autre bout du désert se dressent les Sugar Dunes, des magnifiques dunes de sables donnant directement sur la mer. Mais le tarif annoncé nous fait tomber notre mâchoire : plus de 250 euros ! C’est ici le seul point noir de notre séjour : des guides rabatteurs qui viennent s’agglutiner autour de la voiture et qui n’ont pas peur d’annoncer des tarifs prohibitifs pour leurs prestations. Finalement, pour 20 euros, nous lui demandons de nous guider sur une dizaine de kilomètres afin de nous trouver un spot de camping pour la nuit, nous ferons le retour le lendemain par la même route.

La sensation de rouler sur le sable est jouissive, d’autant que le seul risque est l’enlisement, et encore faut-il le provoquer en grimpant les dunes. Sur la route, nous nous arrêtons dans la camel farm de notre guide, des enclos dans lesquels sont enfermés ses dromadaires, afin de les nourrir. De retour dans notre 4×4, le guide, qui nous précède avec son véhicule, s’amuse à nous emmener à travers des petites dunes, avant de nous proposer un spot intéressant. Nous ne sommes qu’à une dizaine de kilomètres de l’entrée du désert, et nous apercevons autour de nous, au loin, d’autres camel farms ou encore d’autre tentes. Nous procédons à notre routine habituelle de bivouac et commençons à manger au coucher du soleil avant qu’un élément ne vienne perturber notre moment de quiétude : le vent.

En quelques minutes le vent se lève, le sable se met à virevolter autour de nous et commence à s’engouffrer dans notre tente. A la hâte nous décidons de la plier et de nous réfugier dans notre 4×4 le temps que la petite tempête se calme. Malheureusement, le vent ne semble pas vouloir s’arrêter et nous comprenons que la nuit que nous allons passée dans le désert ne ressemblera pas à celle souhaitée : nous devrons nous contenter des sièges du véhicule en guise de lit, sans avoir pu au préalable nous rafraichir avec notre douche solaire, tant nous avons été pris au dépourvu par l’arrivée rapide du vent. Et dire qu’il est à peine 20h… La nuit risque d’être longue…


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