Encore un lever sans réveil, peu avant 6 heures, pour être au parc dès son ouverture. Cette réserve est réputée pour être l’une des plus belles du pays, dans laquelle une faune abondante y prospère.

L’entrée est évidemment payante, mais moins chere que d’autres, 10 $ par personne. Nous déclinerons encore les services d’un guide.

Dès l’entrée nous repérons un paresseux, haut perché. Deux espèces de paresseux existent, à deux et trois griffes. Ces animaux passent plus de 18 heures par jour à dormir. Il est très difficile de les distinguer, de part leur hauteur dans les arbres et leur pelage qui se confond parfaitement avec les branches. Son immobilité quasi permanente le rend encore plus difficilement visible.

Un peu plus loin, c’est dans l’agitation des hautes branches que nous voyons nos premiers singes de la journée, des capucins à face blanche. Ils comptent parmi les plus petits et nombreux des singes au Costa Rica.

20 minutes après l’entrée, nous arrivons à une très belle plage sauvage mais très propre. Les iguanes y sont très nombreux et pas craintifs du tout. A partir de la plage partent deux sentiers : le premier s’enfonce dans la forêt, le second longe la plage. Nous optons pour le deuxième. De là, nous suivons un chemin qui s’enfonce parfois dans la forêt et qui longe la plage le reste du temps, où apparaissent au fur et à mesure des criques magnifiques. A cette heure nous croisons très peu de touristes surtout sur le sentier que nous avons pris qui devient de plus en plus étroit et sauvage.

Des branches qui plient pas très loin attirent notre attention. Ce sont des capucins à une hauteur assez basse, que nous distinguons clairement. Nous quittons le sentier pour s’en approcher. Ils remarquent notre présence et ne semblent pas s’en préoccuper. Ils continuent même de s’approcher et de descendre jusqu’au sol. Ils se font de plus en plus nombreux. Au total, sûrement une quinzaine de singes, dont une mère avec son bébé sur le dos. Nous immortalisons cet instant avec notre appareil photo, les singes étant de plus en plus proches de nous. Ils n’ont pas peur de nous et semblent s’amuser à toucher la main quand nous la tendons vers eux. Ils traversent le sentier, certains sur le sol, d’autres à travers des branches, très basses. Nous les suivons dans leur recherche de nourriture et divertissement, certains s’amusant à faire des combats de boue ou d’effectuer des courses poursuites.

Nous passons un moment exceptionnel, une heure durant, à observer ces capucins dans leur élément naturel, à quelques mètres seulement d’eux. Nous nous méfions par moment quand certains d’entre eux nous frôlent en courant devant et derrière nous. Ces singes sont considérés comme cleptomanes, nous nous en apercevrons lorsqu’ils s’approchent discrètement de nous voulant nous subtiliser nos lunettes de soleil ! Peut-être que nous faisons preuve d’imprudence en les approchant de si près, mais leur visage, entre innocence et malice nous mettent en confiance.

Peut-être trop même, lorsque je fais le pas de trop vers celui qui paraît être le chef. Il m’avait déjà froncé les sourcils à deux-trois reprises en me regardant dans les yeux. Cette fois, le froncement s’accompagne d’une belle grimace me faisant décrouvrir sa dentition, accompagnée de cris. C’est fait, je l’ai énervé !

Ses cris à répétition rameutent les autres singes qui se dirigent vers nous. Etant donné notre manque de connaissance concernant la vie de ces primates – oui, d’un coup ils m’apparaissent moins sympathiques ! – et leurs réactions à l’encontre des humains, nous décidons de prendre nos jambes à notre cou et de fuir sous les bruits des branches qui craquent par le poids d’une dizaine de singes semblant vouloir notre peau, le tout dans un vacarme inquiétant. 30 mètres plus loin, leurs cris résonnent encore mais ils semblent avoir abandonné l’idée de nous dévorer vivants ! A moins qu’ils voulaient simplement nous faire peur… En tout cas, c’est chose réussie ! Mal nous en prendra de prendre la confiance avec ces animaux, dans un élément sauvage dont nous sommes peu coutumiers.

Cette petite frayeur, qui nous aura finalement amusée aura donc été la conclusion de notre magnifique moment d’observation des capucins, dans un cadre magnifique, forêt tropicale avec vue sur mer.

De retour à la plage, nous empruntons l’autre sentier, qui s’enfonce dans la jungle. Menant jusqu’à un mirador avec vue sublime sur plage et forêt sur un horizon interminable.

Au final, nous sommes restés cinq heures dans ce superbe parc, sûrement le meilleur que nous ayons fait de part la beauté de ses plages, de sa forêt, et de sa faune très riche, qui nous aura permis de voir singes hurleurs, capucins, coatis, iguanes, énormes lézards et paresseux. Afin d’avoir un maximum de chance de rencontrer tout ces animaux, il aura été nécessaire d’y aller dès l’ouverture.

En début d’après-midi, la pluie fait son apparition, comme tous les jours. Nous commençons à en avoir l’habitude depuis que nous sommes au Costa.

Encore heureux que la grosse saison des pluies soit terminée. C’est une raison de plus de profiter de la journée le plus tôt possible, le soleil est présent de bonne heure et jusqu’en début d’après-midi.

En fin de journée, après avoir réfléchi à notre retour en France et notre interminable trajet à venir de plus de 21 heures, escales comprises, nous nous disons qu’il est préférable de rester une nuit de moins à Manuel Antonio afin de nous éviter le voyage jusqu’à l’aéroport de San Jose puis nos trois avions consécutifs le même jour. Nous essayons de nous faire rembourser notre troisième nuit d’hôtel pour repartir dans la capitale dès le lendemain. Après un refus catégorique de la responsable de l’hôtel, au passage très antipathique et pas du tout compréhensive face à notre situation, nous obtenons finalement gain de cause.

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