Après presque un mois de voyage, nous arrivons à l’apothéose de notre séjour au Pérou, avec un lieu qui fait rêver, une des 7 nouvelles merveilles du monde, la splendeur inca qui ne fût jamais découverte par les conquistadors espagnols et qui porte un nom à lui seul magique, le Machu Picchu.

4h, le réveil sonne. Très courte nuit, mais peu importe, l’excitation de voir le MP nous aide à nous lever.

Pour monter d’Aguas Calientes au Machu, deux solutions : le bus ou la marche. Nous avions décidé d’opter pour la deuxième, mais Ana ne se sentant pas très bien, on monte finalement dans une des premiers navettes qui part à 5h30. Une petite centaine de personnes est déjà levée afin de profiter de cette journée au maximum.

On arrive à l’entrée du site à 6h, dans une obscurité et une brume encore présentes. En entrant, on se fait poser un tampon Machu sur le passeport et pénétrons sur le site. Aucune sensation particulière, on ne voit quasiment rien, tout étant brumeux. On se dirige immédiatement vers le Wayna Picchu, la montagne la plus haute du site et qui forme le nez du fameux visage. De là, le point de vue sur l’ensemble du site est, parait-il, saisissant. On presse le pas à travers les terrasses du Machu pour rejoindre l’entrée au Wayna, le nombre de personnes pouvant y accéder étant limité à 400 afin d’éviter une dégradation prématurée du lieu.

Arrivés dans les 40 premiers, on commence l’ascension, accompagné de deux Françaises, rencontrées le matin, Raphi et Pilou, avec qui on passera la journée. Le petit groupe de 6 entame la montée assez pentue dans la brume. Ce sont les Incas qui ont construit les marches qui nous permettent de monter. Le trajet est assez physique. Peu à peu, la brume se dégage mais c’est tout de même avec une vision très limitée que nous arrivons au sommet 1h30 plus tard, à 2634m d’altitude. Pour le moment, rien à l’horizon. La centaine de personnes éparpillées tout autour du sommet attend que les nuages se dégagent. 9H30, on parvient à distinguer, tout en bas, le chemin de fer que l’on a longé la veille ainsi que le pont qui nous a causé quelques frayeurs.

Puis on commence à apercevoir, très loin d’ici, des terrasses incas, sur une montagne opposée, entre deux énormes nuages. On se demande ce que cela peut-être puis on réalise qu’il s’agit du Machu Picchu, qui se découvre peu à peu, jusqu’à apparaître complètement sous nos yeux ébahis. On prend alors conscience de la longue marche que l’on a faite ce matin, le Machu se trouvant très loin à vue d’œil du sommet du Wayna. Le point de vue sur le Machu est unique d’ici. On admire le paysage exceptionnel et on en profite pour tirer des photos inévitables.

10h, la deuxième vague de 200 personnes commence l’ascension. On est prié de descendre pour leur laisser la place. Le retour est plus rapide et moins physique que l’aller.

De retour sur le site, on distingue maintenant les ruines, la brume étant partie. On se balade un peu avant de ressortir du site pour déjeuner. Début d’après-midi, on retourne sur le site et visitons plus en profondeur les différents quartiers. Il s’en dégage trois : celui des cultures, le palais royal et le quartier religieux.

En ce début d’après-midi, les touristes sont en masse sur le site. Une dizaine de lamas se promènent entre les visiteurs et se nourrissent de l’herbe présente de partout. Ils ont été installés ici afin d’entretenir naturellement le lieu sacré.

Après un repos d’une heure sur une des nombreuses terrasses, on part en direction du pont inca, à 20 minutes de marche. Le pont, fait d’énormes tas de pierres le long d’une montagne, est inaccessible et ne présente pas plus d’intérêt que les paysages magnifiques que la marche nous a permise de voir, en passant par des chemins très étroits, au bord du vide, à déconseiller à ceux qui ont le vertige.

De retour sur le Machu, on continue notre visite dans un lieu presque déserté par les touristes. En effet, la plupart d’entre eux repart le jour même à Cuzco en train. On se retrouve quasiment seul. Moment magique. On a l’impression que ce site nous appartient. Un sentiment d’apaisement et de bien-être se dégage. On se sent comme cocooné par cet endroit rempli de spiritualité et d’histoire, que l’on ne veut plus quitter.

Malheureusement, c’est l’heure de la fermeture. C’est attristé que l’on quitte ce lieu magique, en ayant l’impression de ne pas en avoir assez profité. On aurait aimé y passer une journée de plus et aussi une nuit. Dormir à la belle étoile sur le Machu devrait être quelque chose de très fort, mais malheureusement impossible à réaliser à moins de passer outre la vigilance des gardes.

17h, on sort du site et on redescend à Aguas Calientes à pieds. Ce que nous n’avions pas eu le courage de faire ce matin sera fait le soir, même s’il est évidemment plus simple de descendre. C’est tout de même une heure qu’il nous faudra pour rejoindre notre hôtel, exténués par la descente interminable des milliers de marches irrégulières.

On se retrouve plus tard tous les six dans un restaurant, n’ayant pas eu la force d’aller aux sources d’eau chaude. Ce soir, on ne jouera pas les prolongations dans un bar, la fatigue de la grosse journée nous a tous contaminés.

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