Quitter un lieu pour un autre, inconnu avec son lot de découvertes, est toujours source d’excitation dans un voyage. D’autant plus lorsque le balai incessant des klaxons que nous subissons depuis deux jours devient un enfer sonore.

9h30, nous recherchons notre bus à la gare routière pour la direction de Dana, petit village perché près d’une réserve naturel montagneuse à partir de laquelle des trecks peuvent être organisés.

En route pour Dana

Dans l’attente que notre bus se remplisse – ici les bus ne partent souvent que lorsqu’ils sont pleins – je prends le temps de découvrir le marché aux fruits qui jouxte la station. Une conversation s’engage avec des Jordaniens tant bien que mal, mais avec le sourire. Etre Français semble être un atout lorsque l’on voyage. Pourtant pas réputés pour être accueillants chez nous, les Français bénéficient d’une côte de popularité qui nous surprend, où que l’on soit dans le monde – enfin de nos voyages effectués. Le vendeur va jusqu’à m’offrir les fruits que je m’apprêtais à acheter ! Ce petit geste anodin symbolise toute la sympathie et le sens de l’hospitalité des locaux, que nous retrouverons plus tard, tout au long de notre voyage.

11h30 le bus est fin prêt, nous partons et faisons connaissance avec une Malaisienne, un couple de Français et un Français en solo.

En principe le bus ne va pas jusqu’au petit village de Dana mais s’arrête à Qadisiyya, à 3 km. Mais notre petit groupe de 6 routards incite le bus à faire un petit détour pour nous y déposer pour quelques JD de plus.

Le village nous parait perdu de tout. Le premier choc est sonore : finie la cohue incessante d’Amman. Quant à l’environnement, il est saisissant : le village surplombe toute la vallée.

Le Dana Tower Hotel est le lieu choisi par le petit groupe. C’est l’hôtel inévitable du village. Un méandre de couloirs et d’escaliers, une architecture originale et des chambres à la décoration unique lui confère un charme indiscutable.

Une fois nos affaires déposées, nous suivons le chemin qui débute à quelques mètres de notre hôtel et qui descend dans la vallée. Nous savourons le décor naturel du lieu. Ce chemin est le point de départ d’un treck de 16 km. Notre fin de journée ne nous permet que d’en découvrir les premiers kilomètres, avec une descente pendant 45 minutes avant de s’arrêter pour contempler le paysage.

Un bédouin sorti de nulle part

Un local sorti de nulle part nous rejoint et nous propose du thé, la boisson nationale que les Jordaniens consomment à longueur de journée. Il ramasse des brindilles sèches, sort une bouilloire et du thé de son sac, et le voici à faire réchauffer son eau sur un feu de camp improvisé. Ahmed, tout souriant et avenant, engage la conversation en nous parlant de sa vie de gardien de la réserve, de son passé difficile et ne semble plus s’arrêter dans son anglais aussi approximatif que le notre. Le petit groupe de Français l’écoute religieusement. Nous savourons ce moment de partage et de convivialité.

Le coucher du soleil sonne notre retour à l’hôtel et nous admirons Dame Nature faire admirablement son travail, avec des lueurs oranges se déposant sur les montages et un ciel dont les teintes changent toutes les minutes.

Après un diner dans la salle commune, le petit groupe se retrouve dans un petit salon oriental agréablement aménagé pour une soirée au cours de laquelle nous partageons nos divers souvenirs de voyage autour d’une chicha.

Conseils aux voyageurs :

– Pour aller à Dana : prendre le bus à la station de Wahadat (South Station) en direction de Qadisiyya. Tarif : 3 JD. 3 JD supplémentaires pour nous acheminer jusqu’au village de Dana.

– Arriver à Qadisiyya : il faut terminer les 3 km restants en stop, taxi, ou en demandant au bus de faire un petit crochet.

– Dana Tower Hotel : 15 JD /personne, avec petit déjeuner, diner, narguilé, salle de bain commune. Très propre. L’hôtel aide a organiser un treck.

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