Un deuxième jour à Pétra ne sera pas de trop pour savourer au mieux cette merveille jordanienne. Mais ce matin nous laissons le soleil se lever sans nous, afin de voir le Khazneh sous une lumière différente, mais aussi pour profiter d’un peu plus longtemps de notre lit…

Le Trésor, centre de toutes les attentions

Peu avant 9h nous prenons le même chemin que la veille, avec toujours cette entrée magistrale et mystérieuse à travers le Siq. Changement d’ambiance par rapport à la veille : au calme a succédé l’agitation des nombreux visiteurs. L’apparition du Khazneh au sortir du Siq offre une nouvelle fois une émotion particulière. Devant un tel monument, nous sommes partagés entre capturer autant de belles photos que possible et savourer l’instant dans une sorte de contemplation spirituelle. Forcément, le second choix est plus difficilement réalisable à 9h30 où le lieu est devenu bruyant et les mouvements incessants.

Aujourd’hui nous attaquons la partie Nord-Ouest du site, comprenant des tombeaux toujours aussi impressionnants de part leur taille et leur situation en hauteur, sur les collines. Le temps menace et quelques gouttes nous obligent à nous abriter dans un des nombreux tombeaux. En cas d’averse, les visiteurs ne risquent pas d’être pris au dépourvus tant les cavités sont nombreuses.

Le soleil réapparait et nous poursuivons le tour en prenant un chemin peu emprunté. Il s’agit d’un petit trek qui récompense les marcheurs – grimpeurs – par un point de vue tout à fait exceptionnel sur le Khazneh. Seulement le chemin n’est pas balisé le mieux du monde.

Le Trésor vu de haut

Après avoir grimpé une nuée de marches, nous progressons avec hésitation sur le chemin, ou plutôt sur les rochers, se sentant seuls au monde, avec une vue imprenable sur le site, mais pas encore sur le Trésor. Puis, après plusieurs minutes à passer de rochers en rochers, apparait le Trésor… enfin plutôt la sortie du Siq et la place devant le monument. Nous réalisons que nous ne sommes pas sur la bonne montagne, notre angle de vue sur le monument est quasi-nul ! Décidément, la marche et l’orientation ne sont pas nos points forts… En face nous apercevons l’objectif initial et un bédouin nous fait des grands signes afin de nous expliquer le chemin. Il nous faut donc commencer par redescendre… pour mieux remonter… Finalement nous sommes aidés par un balisage fait d’amoncellement de pierres qui nous guide à une petite échoppe qui a le privilège d’avoir la plus belle vue sur le Khazneh, tout en hauteur, bien plus haut que le Trésor. Magnifique. Sur un bout de rocher, au-dessus du vide vous voici perchés avec une vue surplombant le Khazneh. A couper le souffle… D’ici, l’agitation touristique au sol s’apparente à une symphonie de fourmis.

Un bédouin tient une petite échoppe prête à ravitailler en boissons fraiches les grimpeurs courageux et offre volontiers le thé. Agab est le jeune bédouin qui savoure cette vue tous les jours. Il n’habite pas le village où semblent vivre la plupart des vendeurs à l’intérieur du site mais une cavité près d’ici où il semble avoir besoin de rien. La gentillesse d’Agab se ressent dans son regard. Il nous explique qu’il peut nous arranger un diner au village bédouin, en restant après la fermeture pour ensuite nous raccompagner dans notre hôtel. Par manque de temps – nous devons préparer le départ de demain et réserver le bus – nous déclinons la proposition. Les guides de voyages papiers ne font pas mention de la possibilité de passer son séjour à Pétra avec les bédouins. C’est pourtant faisable, moins couteux et évidemment plus authentique et chaleureux que de passer une nuit à l’hôtel. Notre pique-nique à la vue unique et avec l’agréable compagnie d’Agab enrichit notre corps de calories pour la fin de notre journée.

Sortie par le Wadi Muthlim

Une fois le chemin inverse arrivé à bout, nous contournons la montagne d’où nous venons afin de prendre un chemin de sortie plus original que l’entrée traditionnelle : le Wadi Muthlim. Il s’agit d’un canyon long d’environ 4 km qui se termine juste à l’entrée du canyon principal, le Siq. Avant d’arriver à notre canyon de sortie, il nous faut marcher environ une heure en s’éloignant du centre de Pétra. Nous découvrons des bédouins vivant avec leur chèvres et mules dans les cavités, autrefois habitées par les Nabatéens, complétement coupés du temps.

Devant le canyon du Wadi Muthlim un bédouin muet qui habite les environs s’improvise guide durant une partie du trajet, nous montrant fièrement les anciennes traces nabatéennes sur le mur. La première partie du canyon est impressionnante de par son étroitesse et ses roches magnifiques. Par temps de pluie il est déconseillé de le parcourir et l’on comprend pourquoi lorsque par moment les deux parois sont proches d’à peine un mètre, ce qui doit faire monter l’eau à une vitesse impressionnante. A deux reprises l’exercice de franchissement de rocher est périlleuse. Mieux vaut être deux ou être un solitaire sportif. Au tiers du parcours, le canyon devient plus large. En une heure de temps, seul un couple sera croisé. Très peu de visiteurs fréquentent ce passage qui mérite pourtant d’être découvert lorsque l’on dispose de deux jours à Pétra. A la fin du canyon, nous voici de nouveau à l’entrée du site.

Fin d’une journée riche en marches et vues spectaculaires. Pétra mérite incontestablement son titre de Merveille du monde.

En soirée nous retournons dans la partie haute de la ville pour nous restaurer et acheter des délicieuses pâtisseries orientales avant de nous préparer pour notre départ du lendemain pour le désert du Wadi Rum où une immersion de deux jours et deux nuits dans le désert rendu célèbre par Lawrence d’Arabie nous attend.

Conseils aux voyageurs

– L’entrée qui a subitement augmenté en 2012 comprend maintenant le transport jusqu’à l’entrée avec un cheval. Mais un pourboire vous sera demandé à l’arrivée et les animaux semblent trop sollicités pour accepter sans penser à leur santé.

– Allez absolument au point de vue qui domine le Khazneh. Au niveau du tombeau de l’urne, prendre le grand escalier qui s’enfonce dans le canyon. Au bout des marches, une petite échoppe. Prendre par la gauche au niveau de l’échoppe pour redescendre dans le canyon. Suivre un chemin balisé par un amoncellement de pierres qui remonte ensuite sur une autre montagne. Vous rencontrerez un jeune bédouin : Agab. Il peut vous organiser une nuit ou un diner dans le village bédouin. D’ailleurs si vous demandez aux bédouins tenant des échoppes, ils peuvent tous vous aider à passer une soirée ou une nuit dans leur village.

– Sortir du site par le Wadi Muthlim est une bonne expérience. Attention en cas de pluie, l’accès est déconseillé car une partie du canyon peut très vite être submergé. L’accès par le canyon est gratuit. N’écoutez pas les hommes chargés de la sécurité et du contrôle des billets au niveau du barrage qui prétendent qu’il faut payer. En théorie le passage sans guide est interdit/déconseillé, mais il est possible de le faire. Deux difficultés sur le parcours : des grands rochers à escalader mais rien de bien méchant.

– Pour aller de Wadi Musa au Wadi Rum : demandez à votre hôtel de réservé le bus du lendemain. Un bus fait le tour des hôtels pour ramasser les touristes souhaitant aller au Wadi Rum. Départ vers 6h15/6h30.

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