Ce matin nous apprenons à nos dépends que la pays ne pratique plus le changement d’heure d’hiver depuis cette année : un coup de fil de la réception dans notre chambre nous avertit que le chauffeur nous attend alors que nous sommes tout juste réveillés ! Cela fait donc plus de 24h que notre montre est en retard d’une heure !

Sur la route du Mujib

Après une préparation éclaire et un petit déjeuner que l’on ne verra jamais, nous voici dans notre voiture avec chauffeur (n’imaginez surtout pas une limousine…) et notre compagnon de route rencontré la veille. L’avantage d’un pays à faible superficie est de ne pas devoir passer des heures dans les transports. Il nous faut pas plus de 1h30 pour arriver à destination : la réserve du Mujib, une magnifique gorge qui se déploie sur 70 km, proche de la Mer Morte.

A partir du Visitor Center – l’accueil de la réserve – plusieurs randonnées sont réalisables. Il en existe plusieurs, de deux types : humide ou sèche. La plus populaire et intéressante est le Siq Trail, qui est la plus petite randonnée mais la plus originale, car c’est un treck semi-aquatique de 2 km, au fond du canyon. Habituellement fermé à partir du 31 octobre pour des raisons de sécurité inhérentes aux crues de la rivière à cette époque, il est encore ouvert en ce 4 novembre, pour notre plus grand plaisir.

Le Siq trail, une aventure mouillée

La préparation d’usage veut que l’on n’emporte rien sur soi qui pourrait prendre l’eau. Un sac étanche est toutefois disponible à la location, ce qui nous permet de prendre notre petit appareil photo. Short, t-shirt, chaussures de marche, gilet de sécurité : nous voilà parés pour affronter l’effroyable torrent du Mujib ! Nous faisons nos premiers pas dans le gigantesque gouffre d’une beauté sublime que les rayons du soleil semblent avoir du mal à pénétrer. Pour le moment, un petit ruisseau coule tranquillement à son rythme et l’on peut encore l’éviter et ainsi garder les pieds au sec quelques minutes de plus…

Mais peu à peu le canyon se resserre et ne laisse entrer qu’une infime lumière qui accentue la beauté des parois. Au détour d’un virage, nous n’avons plus le choix, nous devons mettre les pieds dans le plat, ou plutôt dans l’eau. Étonnamment pas froide, nous progressons avec l’eau oscillant entre les mollets et le bassin, voire la poitrine lorsque l’on atteint les différentes petites chutes d’eau, qu’il faut remonter à l’aide de cordes ou de barreaux d’échelle fixés dans la roche. Par moment il est périlleux de franchir les obstacles. Nous sommes mis à mal par le courant ainsi que les parois glissantes. Les normes de sécurité françaises auraient inévitablement imposer baudriers et mousquetons pour un tel parcours dans l’hexagone. Ou du moins un guide obligatoire – ici il n’est pas obligatoire et coute relativement cher. Les sensations fortes sont au rendez-vous et le plaisir est total.

Après 45 minutes de marche et 3-4 obstacles sportifs, nous arrivons à la chute d’eau finale, signifiant la fin de notre parcours. Petite pause sous la chute puis nous repartons en sens inverse. Au final, ce treck aquatique fut un vrai régal.

De retour à la voiture, nous prenons la direction de la proche Mer Morte, et sa plage publique, l’Amman Beach.

Défier les lois de la nature à la Mer Morte

Cette mer qui sépare Israël et la Jordanie est unique pour deux raisons : situées à plus de 400 mètres sous le niveau de la mer, il s’agit du coin le plus bas de la terre. Autre particularité, son taux de salinité est dix fois supérieur à la normal, soit 30% ! Cette particularité géologique empêche tout développement de vie organique, d’où son nom. Même pas une petite algue. La composition particulière de cette mer, à la texture huileuse et fortement salée permet au corps humain de flotter aisément, sans aucun effort. Il y est même difficile de nager. Cependant, la tolérance de notre corps ne lui permet pas de supporter une baignade prolongée. Et il est fortement conseillé de ne se mouiller ni les yeux, ni la bouche. Des douches sont disposées tout près afin de se débarrasser de la texture déposée par la mer, pas très agréable, après avoir testé les lois de la physique avec son propre corps.

L’Amman Beach est la seule place publique. Pour les plus douillets ou fortunés des voyageurs – ce qui ne correspond pas trop à notre mode routard – des hôtels spas font découvrir les bienfaits de la Mer Morte à travers des soins variés et complets. Nous nous contentons de la plage et de sa piscine avant de rebrousser chemin vers Amman, pour notre dernière soirée dans la capitale.

Suivant les conseils de notre guide, le Lonely Planet, le Hasheem Restaurant est choisi pour découvrir la gastronomie locale : les falafels (boulettes de pois chiche frites dans l’huile) et le houmous (purée de pois chiche) se dégustent avec du pain jordanien façon tortilla à faire soi-même, comme nous l’observons avec les locaux qui semblent bien apprécier ce restaurant. Ici pas de menu, mais un plat unique et identique pour tous pour un tarif de 3 JD (environ 3 €).

Nous retrouvons l’ambiance chaleureuse du Roma Cafe de la veille pour finir la soirée, en compagnie de notre ami japonais.

Conseils aux voyageurs :

– Wadi Muji : 15 JD par personne. Location d’un sac : 10 JD. Guide (non obligatoire) : 35 JD. Etre en bonne condition physique, certains accès sont assez difficiles. L’eau jusqu’à la poitrine au maximum. Cette randonnée dure entre 1h30 et 2h. Il s’agit d’un aller/retour sur le même chemin.

– Amman Beach : 20 JD. Il y a 2 piscines, un snack et un restaurant.

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