J4 – La traque aux orangs-outans

La nuit fut aussi dure que le sol sur lequel nous étions allongés et le sommeil difficile à convaincre de le laisser s’occuper de nous. Pas plus de deux heures de sommeil cumulées. Cette insomnie nous aura tout de même offert un spectacle lumineux avec des lucioles perchées dans les arbres et les éclairs qui illuminaient le ciel par à-coups, le tout rythmé par les bruits de la rivière, de l’orage, des animaux nocturnes et de la pluie tombant sur la bâche faisant office de toit.

A 7h, l’équipe se réveille peu à peu, le petit déjeuner composé de pancakes, de fruits et de toasts nous fournit l’énergie dont nous aurons besoin pour la marche matinale. A 8h30 nous reprenons notre quête inachevée de la veille, à la recherche des orangs-outans. Afin de maximiser nos chances, deux groupes se forment et nous revenons sur nos traces de la veille où les orangs-outans se font le plus souvent voir.

Malgré plus de deux heures de recherche acharnée, nous finissons pas nous convaincre que les dieux de la nature ne nous sont pas favorables. Les branches et feuillages de la canopée ne manque pourtant pas de frétiller par la présence des singes, mais pas ceux attendus.

Une autre créature de la forêt se laisse observer, un animal nocturne dont le nom nous est inconnu, qui se fond à merveille avec l’écorce de l’arbre sur lequel il est accroché, immobile. Il se déplace en sautant-planant de branches en branches grâce à des ailes qui prolongent ses pattes.

Changement de camp

Nous revenons à moitié bredouille de notre excursion matinale et prenons notre dernier déjeuner dans ce camp avant de reprendre la route en suivant l’amont de la rivière. Nos chances d’apercevoir les orangs-outans s’amenuisent et la traque se transforme en trek.

Le relief vallonné de la jungle rend la marche parfois physique et plus glissante suite à la pluie de cette nuit et son lot de sangsues que nos guêtres parviennent à éloigner de nos chaussettes. La saison la plus favorable pour une randonnée dans cette jungle est la période s’écoulant de juin à septembre, lorsque la pluie se fait plus rare et que les arbres offrent davantage de fruits aux grands singes.

Après une traversée de la rivière dont le niveau ne dépassait pas les cuisses, nous arrivons quelques minutes plus tard à notre nouveau camp, toujours à proximité du cours d’eau, où nous aurons le luxe de pouvoir se laver avec de l’eau chaude – une première depuis notre arrivée à Sumatra – venant des sources naturelles volcaniques. Malgré une légère odeur de souffre, les lieux nous régalent d’une balnéothérapie naturelle avec un bassin à double sources, eau froide d’un côté, eau chaude de l’autre, à nous de nous positionner où bon nous semble. Un véritable réconfort après les efforts physiques du jour, d’autant que la vue est magique : un magnifique mur végétal se dresse sur l’autre rive faisant découvrir des variétés d’arbres exotiques.

Pendant ce temps, Salim et Saïd s’activent à préparer la cuisine et les chambres à coucher, et prennent soin d’offrir de l’intimité à tous avec le montage de trois petites tentes au lieu d’une tente commune. Une attention très particulière à notre bien-être sera portée par Johnny et son équipe pendant tout le séjour.

La soirée n’est pas perturbée par la pluie, nous dinons donc près du feu à l’extérieur des tentes, dans la bonne humeur et Saïd nous rend perplexe avec des tours de prestidigitation qu’il exécute avec une simple corde que nous avons du mal à reproduire.


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