J5 – Balnéo au coeur de la jungle

Malgré le confort spartiate de notre couchage, et un sol toujours aussi rigide, nous avons pu dormir le minimum d’heures nous permettant d’attaquer une nouvelle journée de marche. Cependant, deux groupes sont formés aujourd’hui. Un par couple. Nous préférons randonner seulement une demi-journée afin de pouvoir profiter des sources d’eau chaude de notre camp et que je puisse avoir le temps nécessaire à la retranscription de nos journées dans mon carnet de route, les journées de marche passant tellement vite.

La première partie de notre marche sollicite nos mollets avec une montée abrupte de près d’une heure, entrecoupée de passages à plat plus relaxants pour nos muscles. Peu d’animaux se laissent voir, des Thomas Leaf au loin, quelques calaos qui prennent leur envol du haut de la canopée et toujours pléthore d’insectes : papillons, fourmis géantes de deux centimètres, grillons aux cordes vocales phénoménalement puissantes, armées de termites traçant leur chemin interminable à travers la dense végétation…

Des insectes pas si dérangeants

Ces insectes que l’on redoute tant avant un séjour dans la jungle mais qui finalement ne causent pas autant de désagréments que l’on peut penser, mis à part quelques piqures de moustiques – sans danger à priori, le paludisme ne touche pas cette zone – et des sangsues coriaces qui s’accrochent à la chaussure de celui qui a le malheur d’émettre trop de vibrations sur le sol, avant de tenter de s’engouffrer dans la chaussette ou le pantalon pour trouver de quoi se rassasier. Rien de bien méchant mais la sensation d’avoir un vers de quelques centimètres sucer son sang n’est pas particulièrement réjouissante ou agréable. Une pichenette suffit généralement à les faire lâcher prise. Une cigarette ou un briquet permet de repousser les plus tenaces.

Arrivée sur la colline à 1000 mètres d’altitude, Johnny, en businessman avisé, sort sont smartphone pour consulter ses mails et organiser ses futurs treks. La technologie a parfois du bon, même pour les aventuriers ! La descente est assez délicate par moments avec peu de prises et un sol glissant, surtout pour nos chaussures de marche qui ont perdu leur pouvoir d’adhérence avec les nombreux kilomètres parcourus depuis notre premier trek il y a 7 ans. Fidèles compagnons de tous nos voyages leur fin semble proche…

Une traversée raffraichissante

Sur le chemin du retour vers le camp, nous franchissons à trois reprises la rivière dont la première grâce à deux rondins faisant office de pont, dont le plus fin cédera à mon passage et me fera tomber dans l’eau rafraichissante jusqu’aux genoux. Je ne me vexe pas d’être celui dont le poids n’aura pas été supporté par le rondin mais regrette que mes chaussures aient pris l’eau et crains qu’elles ne soient pas sèche pour notre dernier jour de randonnée, demain. Je finis donc les trente dernières minutes de marche avec les chaussons aquatiques et en short.

Spa naturel : place à la détente

A 13h, double récompense : déjeuner et bain relaxant dans le spa du camp au décor naturel hors-norme, la touche confort de notre trek. Plus tard dans l’après-midi, la seconde équipe arrive au camp alors que des cordes se sont mises à s’abattre. Leur sourire en dit long sur leur marche : il ont pu apercevoir des orangs-outans sur la fin de leur parcours, non loin du camp, mais la pluie les a contraints à écourter ce moment d’observation. La bonne nouvelle est que les grands singes se trouvent dans les environs et ne partiront pour changer de nid – ils en changent tous les jours – que demain dans la journée. Le rendez-vous est donc donné demain à une heure matinale afin de tenter de les retrouver.


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